Petits espaces : des solutions d’aménagement pour réduire son empreinte

Petits espaces : des solutions d’aménagement pour réduire son empreinte

Vivre dans plus petit, c’est utiliser moins d’espace, moins de matière et de matériau. Cela implique donc plus d’économies, et souvent un mode de vie plus épuré et moins consommateur. Si vivre dans plus petit peut être perçu comme une contrainte, c’est souvent parce que l’espace n’est pas aménagé judicieusement. Voici 5 projets qui proposent des aménagements pratiques et chaleureux qui optimisent chaque pied carré.

Si la tendance des dernières années s’est tournée vers le confort de son intérieur d’où l’on remplissait tous nos besoins (travail, domestique, socialisation), la vertu des micros et petits appartements est de redonner de la place au vivre ensemble. L’habitat devient comme une tanière, d’où l’on sort pour aller à la rencontre des autres.

Appartement Ferguson par Ivett - Harlow - Duncan

Petit pied-à-terre ludique de 25 mètres carrés, cet appartement de Glasgow aux couleurs vives et au mobilier intégré est le fruit de la collaboration entre l’architecte Lee Ivett, le designer Simon Harlow et le promoteur Duncan Blackmore.

Crédit photo: Pierce Scourfield

Souhaitant tirer parti de l’espace vertical et empêcher la pièce carrée et haute de plus de 3 mètres de sembler disproportionnée, l’équipe a décidé de construire une plate-forme de couchage en mezzanine placée au-dessus de la salle de bain.

Étant donné que le concept était de permettre la circulation dans tout l’appartement, seule la salle d’eau possède une porte: le reste de l’espace est totalement ouvert.

Les détails sont raffinés. On accède au lit par un ensemble de marches en bois, avec un petit trou circulaire vu depuis le salon, qui sert de main courante. Les courbes et les marches comblent de manière ludique les différences de hauteurs et d’écarts entre certains éléments de la structure conservée.

Les concepteurs du projet souhaitaient un espace flexible. Évitant de définir des zones pour certaines activités, ils ont composé un lieu de vie originale, loin d’un appartement typique avec un canapé, une table basse et une télévision.

Construit durant la pandémie de Covid-19, le projet fait un clin d’œil à cette période, avec son évier accessible pour le lavage des mains depuis le hall d’entrée.

Photos du projet Ferguson par Pierce Scourfield.

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Appartements Uxolo par Two Five Five Architects

Situé dans le quartier des affaires de la ville du Cap, ce projet est le premier ensemble résidentiel de micro-unités de la capitale sud-africaine : 35 appartements allant de microstudios de 24 m² à des lofts de 40 m² conçus par la firme d'architecture Two Five Five Architects.

Initialement prévu pour de courts séjours au Cap avec quelques locataires à long terme, à l’image de la Nagakin Capsule Tower à Tokyo et de la Cube House à Rotterdam, le projet s’est transformé suite à la pandémie de Covid-19. Cette réévaluation a donné lieu à des unités beaucoup plus complexes dans leur conception afin de répondre aux exigences plus étendues d’un locataire permanent.

Un changement pour le mieux pour les habitants de la ville puisqu’il existe actuellement peu d’alternatives soignées et rentables à la norme sud-africaine d’étalement urbain. La taille relativement petite des unités garantit leur abordabilité. Quatre studios sont placés sur chacun des huit étages, ainsi qu’un loft à chaque deux étages.

Afin d’accueillir avec succès un locataire à long terme dans les micro-unités, une attention particulière a été accordée aux détails dans les intérieurs et notamment au mobilier intégré. Une seule pièce de menuiserie, qui s’étend presque sur toute la longueur de l’unité, permet de répondre à tous les besoins et activités quotidiennes d’un résident, tout en participant à la cohérence du langage du projet.

Ce mobilier mural intègre tour à tour une cuisine entièrement équipée, un placard intégré, un bureau coulissant, d’abondants rangements dissimulés ainsi qu’un lit Murphy qui se remise pour laisser place à un canapé dans le salon.

Chaque unité à son balcon dont la couleur rose vif et la forme participent à l’image iconique qui faisait partie du cahier des charges de ce projet novateur.

Pour permettre à la lumière naturelle de pénétrer dans les unités, des blocs de verre ont été utilisés. La trame, générée par l’agencement des briques et des blocs de la façade extérieure, s’inspire de motifs traditionnels tels que ceux que l’on retrouve dans l’œuvre d’Esther Mhlangu, ou dans les tapis contemporains du studio The Ninevites.

Photos du projet par Paris Brummer, André Krige et Carel Nicolaas Smit

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La Casa Gialla par Gon Architects

Autrefois un grenier sombre dans un immeuble situé proche de la très centrale et touristique Puerta del Sol à Madrid, la Casa Gialla est la rénovation par Gon architects d’un petit appartement en une oasis urbaine de 505 pieds carrés.

Crédit photo: Imagen SubliminaL

Afin de révéler un espace ouvert et lumineux, les architectes ont supprimé les cloisons et les poutres en bois. La nouvelle proposition est incarnée par un mur d’étagères et de rangement dont la couleur jaune moutarde apporte son caractère à lappartement. Ce mobilier intégré sépare le lieu de vie principal, composé de la cuisine et du bureau, des espaces privés : la chambre et la salle de bain.

L’espace est aéré grâce aux nombreuses interventions ingénieuses. Le mobilier de cuisine occupe uniquement le dessous du comptoir et les appareils électroménagers sont intégrés. Un comptoir mobile peut être retiré du mur de rangement pour offrir une surface de préparation supplémentaire dans la cuisine ou servir de bar. Le comptoir de la cuisine se continue et s’abaisse pour devenir un bureau à domicile. À l’extrémité fermée de l’appartement, un autre mur d’encastrements comprend un lit Murphy pour les invités de passage. Des aménagements pratiques qui libèrent le centre de l’espace et contribuent à l’impression de grandeur.

La terrasse orientée sud-ouest est aménagée d’un espace salon cachant une baignoire extérieure, participant au caractère exotique et chaleureux du projet.

Photos du projet par Imagen Subliminal

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Domestico par Juan Alberto Andrade, María José Vascones

Prenant place dans un mini studio de 28 m² situé dans le bâtiment Qorner de Moshe Safdie et Uribe Schwarzkopf, dans la ville de Quito en Équateur, Doméstico propose de condenser les activités quotidiennes en un seul élément d’organisation qui se transforme facilement sans sacrifier le confort.

Crédit photo: JAG Studio

L’objet-mobilier adopte différents visages à travers des modules indépendants liés à des fonctions spécifiques. Différents scénarios ont été analysés pour résumer les besoins de l’habitant, à savoir : un coin cuisine, un espace de rangement, une buanderie, un lit/une chambre, une bibliothèque, un bureau/une table à manger, un bar et un placard.

Chacun de ces modules est organisé autour d’un axe horizontal qui divise l’objet en deux parties : la zone inférieure pour les activités quotidiennes et le module supérieur pour le rangement, auquel on accède par une échelle mobile.

La forme, l’orientation et les fonctions sont conditionnées par la géométrie de la pièce, la relation avec le visuel, ainsi que l’emplacement des installations du bâtiment. Il en résulte la conception d’un artefact, du sol au plafond, qui divise l’espace en deux zones : le plein avec l’élément qui contient les activités, les services et les équipements, et le vide avec un espace ouvert sans éléments.

Domestico est né de la nécessité d’accompagner, par le biais de stratégies architecturales, les modes de vie actuels, liés à la mobilité urbaine et sociale. Le projet se présente comme une connexion entre l’architecture et le design de mobilier, dans laquelle l’espace est créé en fonction des nouveaux besoins, et de la réduction constante de l’espace.

Photos par JAG Studio

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Appartement Manhattan par Martin Hopp

Partiellement immergé sous le niveau du sol et entouré de fondations, cet appartement ne connait que de brefs moments de lumière naturelle. La rénovation visait à introduire plus de légèreté, de joie et d’utilité dans cet espace sans particularité, situé dans un immeuble des années 1930, dans le quartier de Chelsea.

Martin Hopp a cherché à rendre le lieu plus lumineux et apaisant, tout en maximisant l’espace grâce à des menuiseries intégrées et des microéléments flexibles qui permettent l’ouverture, l’intimité et la multifonctionnalité.

Crédit photo: Fei Liu

L’architecte new-yorkais a misé sur le blanc pour éclairer la suite sombre du sous-sol. Des stratégies d’éclairage créatives rendent l’espace plus fonctionnel et plus agréable. La salle de bains comporte des étagères et des panneaux de verre rétroéclairés.

Le nouvel appartement utilise un design flexible qui met en valeur des matériaux simples et des espaces soigneusement proportionnés. Dans l’espace social en forme de L — qui permet de cuisiner, de manger et de se détendre — de nombreux éléments de menuiserie ont été fabriqués localement et sur mesure pour s’adapter aux besoins des habitants et égayer cet espace en demi-sous-sol.

Photos par Fei Liu.