Marie-Chantal Croft : « une architecture responsable, c’est valoriser ce qui est déjà existant »

Marie-Chantal Croft : « une architecture responsable, c’est valoriser ce qui est déjà existant »

Marie-Chantal Croft, architecte chez Écobâtiment, est reconnue pour ses projets ancrés dans leur milieu d’appartenance. Elle se distingue par ses créations généreuses qui contribuent à enrichir la ville et l’histoire des gens qui y vivent. Index-Design s’entretient avec elle au sujet des bâtiments durables et d'une architecture responsable. 

ID/ À quelle étape de sa pratique l'architecte peut-il avoir le plus d’impact positif pour le climat ?

Marie-Chantal Croft

Architecte chez écobâtiment

MCC/ À toutes les étapes, tant que la personne est conscientisée et qu’elle évolue dans un milieu qui lui permet d’évoluer dans ce sens. Je pense que l’implication d’un architecte responsable en amont des projets, avant que ceux-ci soient à l’étape des plans et devis, serait un grand pas vers avant.

ID/ À quelle pratique devrait-on faire plus de place aujourd’hui ?

MCC/ À une pratique plus conscientisée envers les grands enjeux de société tels que la crise climatique, la crise du logement et les personnes vulnérables, à la préservation du patrimoine, la revitalisation des cœurs de village et des villes, ainsi qu’à l’inclusion communautaire. 

ID/ Une réalisation qui vous rend particulièrement fière ?

MCC/ Dans ma pratique architecturale, le Théâtre du Diamant à Québec pour son architecture innovante et sensible au cœur du Vieux Québec, la restauration du YWCA et la bibliothèque Paul-Aimé Paiement (bibliothèque de Charlesbourg) pour ses innovations en développement durable et son intégration au contexte patrimonial et paysagé.

Dans ma pratique actuelle, la valorisation de bâtiments patrimoniaux (Percé et Paspébiac), le projet Bâtiments religieux pour le climat ainsi que le projet Bâtiment durable pour les aînés.

Par ma nouvelle pratique, j’entends contribuer à faire un monde meilleur sur le plan environnemental, patrimonial et communautaire.

Le Diamant, Projet réalisé en consortium avec Coarchitecture, In Situ et Jacques Plante architectes

Photo: Stéphane Groleau

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LE DIAMANT, PROJET RÉALISÉ EN CONSORTIUM AVEC COARCHITECTURE, IN SITU ET JACQUES PLANTE ARCHITECTES

PHOTO: STÉPHANE GROLEAU

Bibliothèque de Charlesbourg, Croft Pelletier architectes
photo: Benoît Lafrance

ID/ Une découverte de produit, matériau, marque ou autre que vous recommanderiez ?

MCC/ Le matériau le plus écologique est celui qu’on n’utilise pas. Le meilleur exemple est de recycler et revaloriser les bâtiments déjà existants. Cela est beaucoup moins polluant et contribue à la diminution des GES qui sont en grande partie produits par la construction neuve (matériaux, transport, énergie).

ID/ Quels sont les principaux défis qui se posent quand on veut réaliser un projet durable et responsable ?

MCC/ Les deux défis principaux sont les changements de mentalité et la rentabilité des projets. Que ce soit au niveau des clients, qui souvent cherchent à rendre leur projet rentable en investissant moins et en optant pour des matériaux à faibles coûts ou pour les firmes de professionnels, pour qui cela peut prendre du temps pour innover en développement durable. Ce n’est évidemment pas toutes les firmes qui peuvent investir dans ces recherches et ces changements.

ID/ Pour vous une architecture responsable en quelques mots c’est… ?

MCC/ Valoriser ce qui est déjà existant!