Andrée Goupil : « J’ai toujours dit que je voulais faire des projets pour des humains avec des humains »

Andrée Goupil : « J’ai toujours dit que je voulais faire des projets pour des humains avec des humains »

À l’aube des 20 ans de DAG design intérieur, Index-Design s’entretient avec Andrée Goupil, femme d’affaire passionnée de design et présidente de DAG, sans qui l’entreprise spécialisée dans l’aménagement de projets commerciaux et résidentiels n’aurait jamais vu le jour.

ID/ Déjà 20 ans! Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

C’est comme si mon enfant, mon adolescent était rendu adulte (rire). Honnêtement, je n’avais pas ça dans mes plans. Je suis quelqu’un qui a vu l’opportunité et je l’ai prise. J’aime faire les projets, j’aime que les clients soient heureux et que ce qu’on propose fonctionne et perdure dans le temps. Donc, aujourd’hui, que le bureau ait 20 ans est un gros accomplissement. Est-ce qu’il y aura un autre 20 ans ? Je ne le sais pas, mais moi je ne serai peut-être plus là ! (rire).

ID/ Quelle a été la recette du succès des 20 ans de DAG ?

Andrée Goupil
Présidente et fondatrice de DAG design intérieur

C’est de traiter les clients comme moi j’aurais aimé être traitée, de toujours donner le maximum, de mettre l’effort supplémentaire pour régler des problématiques parfois complexes. On aurait pu tourner les coins ronds à certains endroits, mais je n’aurais pas été en paix avec moi-même. C’est important de compléter les choses, de gérer les détails, de s’assurer que l’ensemble du produit correspond à la demande du client et qu’il ait quelque chose entre les mains qui fonctionne pour son type de projet.

Aujourd’hui, on fait beaucoup de projets de logements locatifs, mais, au début, ce n’était pas notre réalité. On avait des projets commerciaux assez variés. On faisait des clubs de golf, un peu d’hôtellerie, des auberges, des restaurants, des aménagements de bureau et même certains projets résidentiels ! C’était quand même assez varié. J’aime l’évolution que le bureau a suivie. J’aime notre glissement vers les projets résidentiels de promoteur immobilier et les résidences de personnes âgées.

J’aime particulièrement travailler sur les projets de résidences pour aînés. J’ai l’impression qu’on fait notre part pour la société, qu’on aide les gens dans une étape importante de leur vie. Ce sont vraiment les projets les plus satisfaisants !

ID/ Quel a été le plus grand défi de votre carrière ?

Il arrive un moment dans ta carrière où tu as beaucoup de demandes et que tu n’as pas nécessairement le personnel pour livrer. Tu dois alors établir une limite, refuser certains projets, et même éliminer certains types de projets en entier. C’est difficile de devoir laisser aller certains clients avec qui tu as établi une relation de confiance depuis plusieurs années, mais c’est parfois nécessaire pour le bien de l’équipe et de l’entreprise.

ID/ Quel projet vous rend la plus fière ?

Définitivement le projet de Rosemont les Quartiers à cause de son ampleur et de l’ensemble des améliorations qu’on a su apporter comme designers dans ce projet. Notre travail s’est échelonné sur 4 ans, ce qui a accaparé l’équipe pendant de nombreuses années !

C’était un projet où il y avait environ 120 000 pi2 d’aires communes. C’est énorme ! C’était et c’est encore le plus gros projet du bureau. On a dû trouver une façon d’aborder et d’articuler ce projet pour pas que ce soit un gros monstre impersonnel. On a su fragmenter, humaniser ces grands espaces en créant des zones et en les rendant accueillantes et chaleureuses malgré l’ampleur de l’espace. Par exemple, une salle à manger pour 350 personnes peut vite avoir l’air d’une cafétéria. C’est complexe de travailler à cette échelle et de l’amener à un niveau humain et notre réussite me rend très fière.

Projet de Rosemont les Quartiers 

Projet de Rosemont les Quartiers 

ID/ Quels sont les éléments les plus importants au niveau du design ?

Définitivement la fluidité du plan. On fait beaucoup de travail en planification, on module l’espace pour s’assurer de profiter au maximum de la lumière naturelle, de préconiser les positionnements dans l’espace qui sont adaptés aux fonctions.

Par exemple, quand nous avons abordé le projet de Rosemont les Quartiers, on entrait sur la salle à manger. Comme cet espace est vide en dehors des heures de repas, ce n’est pas attrayant pour les visiteurs et les locateurs potentiels. Nous avons donc ramené les espaces de vie et l’animation à l’entrée et positionné les espaces un peu moins utilisés ou moins intéressants visuellement dans les extrémités du bâtiment.

Par la suite, tu dois travailler en volumétrie et sculpter l’espace. Tu ne veux pas créer des volumes seulement avec des cloisons. Il est important de trouver des façons innovantes de faire une cloison sans que ce soit un mur en gypse, de zoner un espace sans avoir un mur. Tous ces petits éléments entrent en ligne de compte lorsque nous abordons un nouveau projet.

ID/ Au cours des 20 dernières années, comment a évolué ton rôle au sein de l’entreprise ?

Au début on était deux, puis trois. Il y avait une dynamique différente où je m’occupais de la promotion, je travaillais sur le concept, quelqu’un le développait avec moi, puis on le transmettait au technicien. À cette époque, on se séparait les chantiers selon les besoins.

Aujourd’hui, je pense que je joue plus un rôle de conseiller, de guide. Je fais encore de la relation client, de la promotion et, bien sûr, de l’administration. Cependant, je pense que je suis rendue à une étape où je dois partager mon expertise à mes employés tout en leur permettant de s’épanouir et d’aller plus loin dans les projets. C’est mon rôle de les mettre au défi et de poser les bonnes questions pour que nous ayons un petit extra que les autres bureaux n’ont pas nécessairement.

ID/ Que nous réserve le futur pour DAG ?

Je pense qu’on est à un point dans notre vie de bureau où c’est important d’avoir une équipe qui se tient. C’est important d’avoir des joueurs qui se complètent bien, qui ont des affinités entre eux. Je préconise davantage la qualité de vie au travail que le projet qui va faire de belles photos dans un magazine.

J’ai toujours dit que je voulais faire des projets pour des humains avec des humains. Je viens d’une formation en architecture et je trouvais toujours ça triste et stérile de voir de belles volumétries et de beaux projets où il manquait d’âme. Concevoir pour l’humain et faire qu’il se sente bien dans l’environnement était la mission originelle de DAG et ce sera encore notre mission pour les années à venir !

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