Questions à la relève: Jean-Philippe Di Marco

Questions à la relève: Jean-Philippe Di Marco

Index-Design donne la parole aux architectes, designers et professionnels de la relève: leur vision d'avenir, ce qui les inspire et ce qui les anime. Conversation avec Jean-Philippe Di Marco, Architecte de paysage, Chargé de conception, chez Lemay.

ID/ Quel a été le projet le plus intéressant de Lemay durant la dernière année selon toi et pour quelle raison?

Jean-Philippe Di Marco

Architecte de paysage, Chargé de conception, chez Lemay

JPDM/ Je dirais le centre de transport Bellechasse, à Montréal, qui est actuellement en construction. C'est un projet vraiment audacieux qui, selon moi, changera le paysage de ce quartier.

Conçu sur plusieurs étages, le centre possède une partie souterraine - une première en Amérique du Nord, et une autre surélevée, en forme d’anneau, qui abrite une cour intérieure verdoyante. Au niveau de la rue, une grande place publique végétalisée sert d’élément unificateur entre les différents bâtiments, le quartier résidentiel et le parc linéaire du Réseau-Vert au sud. La structure circulaire donne un dynamisme particulier au lieu et devient un nouveau point de repère pour la communauté. 

 

Vue d'ensemble du Centre de transport Bellechasse, Lemay

ID/ Quel a été le projet auquel tu as contribué durant la dernière année qui t’a rendu le plus fier, et pour quelle raison?

JPDM/ La place des Montréalaises, qui est également en construction et sera terminée en 2024. Ma participation à ce projet me rend très fier pour deux raisons.

La première est que la conception de notre équipe a été sélectionnée à l'issue d'un important concours international d'architecture de paysage pluridisciplinaire. Elle s'est démarquée par sa proposition novatrice d’un grand pré fleuri qui permet de réparer la cicatrice laissée par la construction de l'autoroute Ville-Marie.

VUE D'ENSEMBLE DE LA PLACE DES MONTRÉALAISESILLUSTRATION, LEMAY

 

La deuxième raison est qu'au cœur de cette place, on rend hommage à 21 Montréalaises. Le concept se décline en 3 composantes : le pré fleuri, qui est constitué de 21 bouquets de plantations indigènes; l'œuvre-miroir, qui affiche d’un côté les noms des 14 victimes du féminicide de l’École Polytechnique et, de l’autre, les noms de 7 pionnières de la métropole, issues de différents domaines et différentes époques; et, finalement, les marches des gradins, sur lesquelles sont inscrits le nom de ces 21 femmes et qui mettent en valeur l’œuvre de Marcelle Ferron, située sur l’édicule du métro Champ-de-Mars

 

LES BOUQUETS DU PRÉ FLEURI, ILLUSTRATION, LEMAY

 

ID/ Quel a été le plus grand défi à relever en termes de design et d’aménagement de l’espace dans un récent projet et comment l’as-tu surpassé?

JPDM/ J'ai eu la chance de participer à des projets d’envergure dans le secteur du transport, dont celui du Réseau express métropolitain (REM). J'ai été impliqué dans le concours pluridisciplinaire ainsi que dans la charte de design pour le REM 1. Cette expérience a été très enrichissante pour moi. Lorsque Lemay a obtenu le mandat du REM de l'Est, l'année dernière, j'étais très enthousiaste à l'idée d'y participer, car je savais qu’il y aurait plusieurs défis à relever.

PROMENADE SOUS LA STRUCTURE DU REM DE L’EST, ILLUSTRATION, LEMAY

Le plus grand d’entre eux était la section du boulevard René-Lévesque. Notre proposition visait à réduire le nombre de voies routières pour laisser plus de place à la vie sociale et à la mobilité active. Nous avons imaginé une promenade linéaire au sud, sous les voies du REM, avec une piste cyclable et un parcours piétonnier, mais aussi des espaces d'appropriation citoyenne comme des places publiques, des aires de repos et d’autres pour l'entraînement physique, etc. Malheureusement, nous n'avons pas eu la chance de mener à terme le projet, mais cette expérience m’a permis d’approfondir mes compétences et connaissances dans ce marché.

ID/ As-tu récemment été touché par des expérimentations en matière de design au Canada ou ailleurs? Si oui, lesquelles? 

JPDM/ La place des Fleurs-de-Macadam, conçue par NIP Paysage et située dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, à Montréal. L'une des premières places inondables de la métropole, elle repense complètement l'aménagement des places publiques en tenant compte des enjeux liés aux changements climatiques en milieu urbain.

Vue aérienne de la place des Fleurs-de-Macadam, 

Photo: Latrompette Studio

ID/ Pour toi, une architecture de paysage responsable en quelques mots, c’est…?

JPDM/ Pour moi, l'architecture de paysage responsable a pour objectif de concevoir des espaces extérieurs qui répondent aux critères de durabilité écologique, d'équité sociale et de viabilité économique. Les architectes paysagistes doivent considérer l'impact environnemental, social et économique dans la conception et la gestion de ces espaces, afin d'offrir des milieux de vie sains et agréables pour les générations actuelles et futures.

ID/ Raconte-toi au travail en 2 images. Muni de ton cellulaire intelligent, fais-nous découvrir ce qui te fait vibrer.

JPDM/ Je suis constamment stimulé par mes journées de travail. L’architecture de paysage implique de toucher à toutes les étapes du projet. La visite de site, la conception, les plans d'exécution et la surveillance de chantier font partie du quotidien de l'architecte de paysage. Même si mon rôle est axé sur la conception, j'essaie de participer autant que possible à toutes les autres étapes des projets.

LES BUREAUX DE LEMAY À MONTRÉAL

PHOTO: SOPHIE LACOSTE

Mon environnement de travail chez Lemay est particulièrement stimulant. Bien que j'apprécie la flexibilité offerte par le travail hybride, je pense qu'il est primordial de se rendre régulièrement au bureau. Ça me permet d’avoir accès à tous les outils nécessaires, mais aussi d’échanger avec mes collègues en personne, ce qui est toujours bon pour le moral.

L’équipe d’architecture de paysage à l’Halloween

PHOTO: JEAN-PHILIPPE DI MARCO

 

LE PHÉNIX, BUREAU DE LEMAY À MONTRÉAL

photo: Jean-Philippe Di Marco