Ian Rolston : « Les répercussions de la colonisation sur l’industrie du design sont très similaires à celles sur la société en général »

Ian Rolston : « Les répercussions de la colonisation sur l’industrie du design sont très similaires à celles sur la société en général »

Ian Rolston est un passionné de design et réel leader dans le domaine. Il est le créateur de Decanthropy, un cabinet de design déterminé à changer le monde en termes d’équité. Il a aussi été récemment nommé président de l’Interior Designers of Canada (IDC), un organisme qui tente de promouvoir les talents d’ici à l’international. Finalement, il est le directeur émérite de la représentation à la Black Architects and Interior Designers Association (BAIDA). Index-Design l’a rencontré pour discuter de son parcours et de sa vision.

ID/ Vous avez récemment été nommé président de la Interior Designers of Canada (IDC). Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur IDC et vos objectifs en tant que président ?

IDC est un organisme qui représente les designers d’intérieur au Canada. Notre mission est de défendre, faire progresser, soutenir et promouvoir les designers d’intérieur à l’international.

En tant que président, je travaille avec une équipe de professionnels pour assurer la supervision stratégique de l’organisation dans son ensemble. Cette année, nous célébrons le 50e anniversaire. Pour l’occasion, nous nous sommes fixé l’objectif ambitieux d’honorer notre passé, reconnaître notre présent et préparer l’avenir. Pour ce faire, nous allons :

  1. Montrer les coulisses de notre travail et partager des histoires variées et nuancées sur la pratique professionnelle du design à travers le Canada. Nous voulons mettre en lumière la diversité de notre industrie.
     
  2. Établir des liens avec diverses communautés pour partager le dynamisme de notre industrie, établir des programmes pour les enfants de la maternelle à la 12e année, puis former des partenariats avec des organisations nationales de premier plan.
     
  3. Mobiliser nos membres pour qu’ils s’engagent à améliorer le sort des communautés marginalisées dans notre domaine d’activité.

Ces objectifs seront abordés selon une approche générationnelle enfin afin de profiter de l’énergie des jeunes professionnels et de l’expérience de nos praticiens établis. Les espaces conçus par nos membres soutiennent un mode de vie, vécu et expérimenté de manière unique au Canada. En cela, l’IDC s’engage à soutenir ses membres dans leur contribution au bien-être de nos citoyens.

ID/ Vous êtes également le directeur émérite de la représentation de la Black Architects and Interior Designers Association (BAIDA). Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur BAIDA et sa mission ?

BAIDA est un excellent exemple de ce qui est possible quand on fusionne la détermination et l’initiative. Initialement conçue comme un point de connexion pour une communauté naissante de praticiens noirs, BAIDA est une organisation à but non lucratif composée de 100 étudiants, planificateurs, designers d’intérieur et architectes. BAIDA vise à soutenir la diversité, l’équité et l’inclusion dans la profession d’architecte et de designer d’intérieur.

BAIDA est rapidement devenue une voix établie du changement dans l’industrie de l’architecture et du design. Les problèmes sont complexes, mais la mission de BAIDA est simple : éliminer les inégalités dans les domaines de l’architecture et du design. L’objectif est de créer des opportunités qui garantissent la représentation de divers praticiens au sein de l’industrie par le biais de la défense des intérêts, du parrainage, du réseautage et de la sensibilisation.

ID/ Selon vous, comment s’explique le manque de diversité dans le secteur de l’architecture et du design ? 

Les répercussions de la colonisation sur l’industrie du design sont très similaires à celles de la société en général. Le manque de diversité dans l’industrie aujourd’hui est le résultat de systèmes qui limitent l’accès aux groupes sous-représentés. L’absence de voies équitables pour accéder à la direction dans l’enseignement du design et la pratique professionnelle en est un exemple.

ID/ Comment pouvons-nous changer les choses ?

Il faudra une communauté d’acteurs comme Index-Design pour mettre les problèmes au premier plan afin qu’ils soient discutés et abordés ouvertement. Même si nous ne sommes pas d’accord sur les causes profondes et les approches, la conversation nous rapproche des solutions sur lesquelles nous pouvons nous entendre.

Il faudra des entreprises comme Decanthropy qui aident les dirigeants à éliminer les inégalités et à les remplacer par des stratégies mesurables qui utilisent des initiatives d’équité pour aider les entreprises et les personnes à prospérer.

Il faudra des associations et des groupes communautaires comme BAIDA qui s’engagent à avoir un impact sur les villes par le biais du design, de l’engagement et de l’éducation pour minimiser les effets de la discrimination et créer des opportunités de représentation dans les domaines de l’architecture et du design.

Plus important encore, il faudra des ressources dévouées et une détermination sincère de la part des dirigeants de l’industrie à faire face aux problématiques actuelles en lien avec la sous-représentation, à parrainer des filières de talents diversifiées, à mettre en pratique des principes de conception inclusifs dans leur travail et à créer des voies équitables vers le leadership dans leurs entreprises.

--