La résidence Lanaudière : patrimoine, équilibre et sérénité

La résidence Lanaudière : patrimoine, équilibre et sérénité

Situé dans un duplex typique de pierre des années 1910 du Plateau Mont-Royal, ce projet est le résultat d’une nouvelle collaboration entre le studio de Michael Godmer et Dany Durand Courchesne architecte

Laissé en héritage par la mère de la cliente, il était essentiel de conserver les souvenirs et l’histoire du bâtiment. L’intervention simple permet de maximiser la superficie existante intérieure offrant la possibilité d’évoluer de façon pérenne dans la maison pour ce couple dans la trentaine et leurs deux chiens.

Le projet a débuté par une consultation dans l’idée de régler certains enjeux d’aménagements, tels que la maximisation du rangement, le rafraîchissement de la cuisine et du mobilier intérieur. C’est en discutant avec les clients et de leur rêve d’ouvrir la maison sur l’extérieur, qu’un premier scénario de creuser le sous-sol et une cour anglaise s’est avéré un projet complexe sur le plan structural et trop onéreux. Afin de simplifier l’intervention, le logement du niveau deux fut repris au projet afin de maximiser la superficie existante tout en assurant de répondre au programme initial et contraintes du bâtiment.

Le nouvel aménagement du rez-de-chaussée conserve la trame structurale en deux volumes distincts ; rangement d’entrée, salle d’eau et cuisine d’appoint d’une part et salon de l’autre en conservant un corridor central, en rappel de l’aménagement d’origine. Bois de chêne blanc, tuile aux textures de pierre et peinture à la chaux nous accueillent dès l’entrée, qui nous dirigent vers le salon et se poursuivent jusqu’à la cuisine.

C’est par la création de percées limitées, encadrées de chêne blanc que le salon se cloisonne partiellement, assurant l’intimité entre les espaces, accentué par la peinture à la chaux aux différentes tonalités de verts foncés. Puis, ouvert sur la cour de part et d’autre, on découvre la cuisine et la salle à manger aux tonalités de bois foncé déposées au sol qui contrastent avec le chêne blanc de l’ébénisterie, des planchers et du détail de plinthe agencée. Le tout en harmonie, comme un canevas, pour assurer l’équilibre avec les composantes architecturales originales conservées.

C’est en empruntant l’escalier existant que l’on accède aux espaces privés de la résidence au niveau deux. La structure en acier brut fut conservée d’une rénovation antérieure, puis les marches remplacées en chêne blanc huilé en continuité avec la matérialité du rez-de-chaussée. Du côté de la rue s’organisent la salle de lavage, la salle de bain commune et les deux chambres secondaires.

Divisée par la cage d’escalier, surplombée d’un puits de lumière, la nouvelle suite parentale s’ouvre sur la cour. C’est par une cloison vitrée de couleur terracotta, modulée d’un rideau intégré, que l’on est accueilli dans la chambre principale où le bois de chêne blanc se décline du plancher au mobilier. La salle de bain, cloisonnée de ce même ouvrage d’acier terracotta, laisse place à une harmonie de textures et de tonalités composées de tuiles vernissées beiges, de bois teint foncé, accentuées par la plomberie de cuivre.

La majorité des éléments de la façade arrière fut conservée. Une nouvelle porte coulissante triple au rez-de-chaussée amplifie la relation entre les espaces communs intérieurs et extérieurs, tous deux dédiés aux repas. À l’extérieur, une dalle de béton naturel lie l’intérieur et l’extérieur au même niveau et se glisse sous le balcon typique montréalais du deuxième étage.

C’est par un travail d’équilibre entre les nouvelles interventions et le souci de conserver les éléments architecturaux d’origine, tels que du mobilier de bois antique, la valorisation de la brique exposée, les fenêtres de bois et la trame structurale typique des Plex montréalais, que l’authenticité des lieux a pu être conservé.

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Crédit photos : Maxime Brouillet