École Montmartre : un laboratoire d'apprentissage et d'échange

École Montmartre : un laboratoire d'apprentissage et d'échange

Le mandat de départ du projet de revitalisation de l'école Montmartre consistait en l'ajout de 6 salles de classe et d'un gymnase. Profondément convaincu qu'une rénovation plus exhaustive pourrait réellement profiter aux élèves de l'établissement, l'architecte Patric Sabourin a finalement réalisé un aménagement beaucoup plus ambitieux. 

L'établissement scolaire de Pointe-aux-Trembles avait grandement besoin de renouveau. Son gymnase se trouvait notamment dans une condition lamentable, et la direction souhaitait ajouter six nouvelles classes au bâtiment existant. Approché pour réaliser ce projet d'aménagement, Patric Sabourin, architecte associé de la firme lavalloise TLA architecte, a rapidement imaginé un projet plus audacieux pour cette école primaire de l'est de Montréal. « J’avais l’impression qu'avec le mandat initial je ne réalisais pas ce que je devais vraiment faire. J’ai alors proposé une alternative; j'ai essayé de donner plus que la mission de départ qu’on avait. En ajoutant un bâtiment annexé, on a jumelé les deux gymnases pour faire un espace double, tout en relocalisant la bibliothèque. »

Le nouveau volume conceptualisé par la firme devait accueillir des fonctions communautaires, alors que l'ancien bâtiment hébergerait les classes. Pour l'architecte, cet ajout devient principalement un lieu de partage des connaissances entre les élèves et le personnel enseignant, mais aussi un espace d’échange avec les résidents du quartier. « L'idée était de créer de la polyvalence. Par exemple, le service de garde sert le matin, et en fin de journée, le lieu devient un local multifonctionnel. C'est une école ouverte sur l’extérieur, sur sa communauté. Les lieux sont dégagés, et on y a aussi inclus une cuisine communautaire et un toit vert. »

Vue de l'extérieur de l'école montmartre

Gymnase de l'école

Entre jardinage et partage

Misant sur la biophilie, le volet humain et l'intégration du « vivant », l’aménagement de l'école Montmatre s'éloigne assurément du controversé bâtiment scolaire québécois pour s'approcher un peu plus des inspirantes écoles scandinaves. Pour ce faire, Patric Sabouin et son équipe ont maximisé l'entrée de lumière naturelle et dégagé les vues, en plus d’ajouter des éléments végétaux ainsi que des aires de refuge et de socialisation. Mais la plus impressionnante transformation réside dans la réalisation d'un toit complètement aménagé pour permettre la culture de fruits et de légumes. « Je pense que les enfants peuvent apprendre dans un contexte d’amusement. On voulait créer sur la toiture verte un coin de culture où les élèves peuvent apprendre d’où viennent les différents aliments en y semant et en y récoltant des légumes. Ils peuvent ensuite apprendre à cuisiner avec ce qu'ils ont produit », croit Patric Sabouin.

Pour ce concepteur visionnaire, la mission d'un architecte ne consiste pas seulement à créer le lieu. Il doit aussi être en mesure de donner à l'occupant les outils dont il a besoin. De par ses installations à la fois réfléchies et multifonctionnelles, cet établissement scolaire devient donc un réel instrument pédagogique qui permet aux enseignants d'éduquer les enfants, tout en sensibilisant la communauté et le voisinage « qui peuvent venir donner un coup de main directement à l'école », ajoute l'architecte. 

Espace de vie 

ESPACE DE VIE 

Selon Patric Sabourin, le projet d'aménagement de l'école Montmartre répond « en tous points aux critères énoncés par l’équipe du Lab-École », et permet de concrétiser cette mission déjà amorcée qui vise à bâtir des écoles plus esthétiques et plus performantes. « C'est en quelque sorte un projet témoin, un exemple de l’école de demain. Les gens, comme les concepteurs, pourront la voir pour ensuite la bonifier, la critiquer, mais au moins, on l’aura ! Finalement, on a surtout voulu garder l’authenticité des lieux, et on priorisé l’intérêt de l’élève. C’est vraiment ma plus grande fierté. »