Agence Spatiale : « Le nouveau nom nous permet d’élargir la vision d’Étienne Bernier Architecture »

Agence Spatiale : « Le nouveau nom nous permet d’élargir la vision d’Étienne Bernier Architecture »

Étienne Bernier Architecture change de nom et devient Agence Spatiale. L’entreprise de Québec, qui célébrait ses 10 ans en novembre 2021, nomme deux nouveaux associés et se dote d’une nouvelle image de marque conçue par Maxime Rheault et Chany Lagueux de Critérium. Conversation avec Marianne Charbonneau, Yannick Badeau et Étienne Bernier sur la refonte de l’agence ainsi que sur son avenir.

ID/ Étienne Bernier Architecture change de nom et devient Agence Spatiale. Quels étaient les motifs derrière ce changement de nom?

EB : J’ai été parmi les premiers architectes au Québec à s’associer avec des non-architectes en 2012. Une nouvelle mesure venait de passer et les architectes pouvaient nouvellement s’incorporer. C’est alors que je me suis associé avec une boite de communication (Hatem+d) dans le but d’offrir une pratique pluridisciplinaire. 

Après huit ans en affaires avec eux, j’ai commencé à vouloir intégrer de nouveaux associés, dont Marianne Charbonneau et possiblement de plus jeunes associés comme Yannick Badeau. Nous avions des visions différentes à ce sujet. C’est à ce moment que nous avons pris des chemins séparés.

Un an plus tard, on a pris le temps de structurer nos pensées et comprendre l’univers que nous voulions créer. Le nom devait nous représenter. C’est-à-dire qu’il ne devait pas se limiter à l’architecture et ne devait pas suggérer qu’une seule personne est aux commandes.

MC :  Agence Spatiale nous permet d’élargir la vision d’Étienne Bernier Architecture.

ID/ Que représente « Agence Spatiale » pour vous?

EB :  Le terme « agence » exprime la pluralité des disciplines. L’idée était de réunir des disciplines qui touchent à l’espace telles que l’architecture, l’art, le design intérieur, le design industriel et l’image de marque. Et parce que ces disciplines sont spatiales, le nom « Agence Spatiale » s’est imposé.

YB : Ce nom exprime l’effet de l’espace sur la vie des gens.

MC : Il y a aussi tout l’aspect du temps...Les espaces que nous créons sont faits pour y passer du temps. Quand on passe du temps dans un restaurant et que c’est agréable, alors soudainement le temps passe plus rapidement, ou plus lentement que dans une autre situation. En tant qu’architectes ou designers, nous avons le pouvoir de jouer sur la perception du temps. L’espace et la temporalité sont tellement reliés.

ID/ Pouvez-vous nous en dire davantage sur l’univers graphique conçu par Maxime Rheault et Chany Lagueux de Critérium?

EB : Critérium est une entreprise de Québec qui fait de vraiment belles choses. Le concept était de créer un canevas assez vierge, qui allait nous permettre de mettre en valeur notre style pluriel.

La typographie possède des arches plus arrondies, ce qui va nous permettre de mettre l’emphase sur certains mots. Par exemple, les «m» semblent doubles et nous offrent la possibilité de jouer avec des mots comme «immense». Cela nous fait vivre l’espace directement à travers la typographie. Quant au logo, il insiste sur l’espace entre les deux mots, ce qui représente le vide que nous avons à travailler. Puis la forme identitaire est représentée par trois lignes. Ce sont les trois axes qui déterminent l’espace. La troisième ligne forme une trame avec laquelle nous pouvons jouer pour segmenter l’information.

ID/Le nouveau nom et la nouvelle identité graphique marquent l’ajout de deux nouveaux associés : Marianne Charbonneau et Yannick Badeau. Pourquoi nommer deux nouveaux associés ? Et qui sont-ils ?

Étienne Bernier (gauche), Yannick Badeau (centre) et Marianne Charbonneau (droite)

YB : Je travaille avec Étienne depuis ma sortie de l’université, puis Marianne a rejoint l’équipe très peu de temps après mon arrivée. Je peux donc dire que c’est eux qui m’ont formé. J’ai grandi avec eux en commençant par de plus petits projets et en prenant de plus en plus de responsabilités avec le temps. Concurremment, le bureau a pris de l’expansion et les projets se sont multipliés.

J’ai un profil plutôt mixte, je m’intéresse autant à l’architecture qu’à la gestion de projet et à la construction.

MC : Étienne et moi avons toujours voulu travailler sur un projet commun et ça se concrétise en ce moment avec Agence Spatiale. Par contre, il était important pour nous d’avoir une troisième personne pour ne pas être juste un couple. 

J’arrive à travailler sur tous les types de projets, les petits comme les grands. Chaque projet à quelque chose d’intéressant. Selon moi, c’est le défi qui rend le projet excitant, et s'il y en a peu de prime à bord, on trouve le moyen d’en créer un!

ID/ Comment s’annonce le futur pour Agence Spatiale ? La nouvelle équipe est composée de plusieurs talents variés (architectes, designers intérieurs, technologues, artistes 3D, stratège de marque, designers graphiques, designers industriels et des artistes à la pige). Risque-t-elle de s’agrandir davantage ?

EB : Le nouveau nom fait en sorte qu’il n’y a plus de limites. La prochaine année sera marquée par plusieurs beaux projets, dont le lab-école et des images de marque. Nous avons aussi un projet de mobilier qui risque de sortir sous peu. Nous avons également plusieurs projets en chantier.

L’équipe se diversifie. Des graphistes et des directeurs artistiques vont se joindre à nous. Nous voulons créer un climat inclusif dans lequel nous pouvons grandir et inclure du monde dans l’aventure.

… Et ultimement, peut-être concevoir un projet dans l’espace!

--

Crédits photos : Maxyme Gagné