La revitalisation du quartier Chabanel par le design

La revitalisation du quartier Chabanel par le design

Depuis plus de quatre ans, Humà Design œuvre pour l’essor du Quartier Chabanel avec pour objectif d’en faire un pôle d’attractivité majeure à Montréal. Coup de projecteur sur un ancien haut lieu de la mode qui cherche à retrouver ses lettres de noblesse.

Inspiré par la métamorphose du Meatpacking District à New York – ancien quartier des abattoirs transformé en temple de la mode – la revitalisation du quartier Chabanel, situé au sud d’Ahunstic, a débuté en 2011 par le regroupement d’entreprises privées et d’instances publiques comme Humà Design, le Groupe Dayan et la Société d’habitation et de développement de Montréal, rassemblé sous le nom Regroupement Chabanel.

Structurée en OBNL, la plateforme vise à promouvoir le positionnement du quartier et assurer son développement autour de la mode, du design, de la créativité ainsi que de l’innovation. Les objectifs de ce collectif sont de construire une nouvelle vie au sein de la communauté et d’attirer de nouveaux commerces tout en incarnant l’engagement, la contribution et la collaboration de l’ensemble des forces du quartier.

Stéphanie Cardinal 

présidente et fondatrice d’Humà Design

Stéphanie Cardinal, présidente et fondatrice d’Humà Design, firme composée d’architectes et de designers d’intérieur préconisant une approche humaine et novatrice, est l’une des instigatrices de ce projet de revitalisation. « J’ai fait ma maîtrise en architecture à Barcelone où mon sujet de thèse était l’évolution de l’être humain dans le projet d’architecture et de développement des villes, c’est à ce moment là que j’ai commencé à développer de l’intérêt pour cette approche. La revitalisation de quartiers délaissés a toujours été l’une des questions sur laquelle j’aime travailler », explique-t-elle.

Elle tenait à ce que cette transformation se fasse sous l’angle de la redéfinition des espaces afin de permettre à de nouveaux acteurs de s’inscrire dans celle-ci. Pour l’architecte de formation, il est nécessaire avant toute intervention de s’imprégner de la dimension spatiale du projet et de son intégration dans son milieu physico-social, socio-culturel et économique pour se décliner ensuite en un positionnement, une identité et une unicité qui saura s’adapter à la vie de la communauté.

 

Des aménagements à caractère humain
La Fabrique 125, une ancienne usine de textile transformée en 192 logements, est l’un des projets phares réalisé par Humà Design. Cet édifice intégralement composé de briques blanches vernissées et de briques noires associé à un jeu de graphisme qui reproduit de façon aléatoire les adresses des lofts situés derrière le mur de fenêtre cible une clientèle jeune, urbaine et créative. Avec ce type de projet Humà Design cherche à créer des aménagements à caractère humain, basés sur l’histoire des lieux et des gens qui y vivent. L’objectif était d’intégrer le design dans des projets d’habitation abordable tout en créant une nouvelle communauté d’habitants. Ce projet fut d'ailleurs récompensé à plusieurs reprises notamment par le Communication Art Typography Competition, Graphex et Graphika.

Quatre ans après son lancement, la revitalisation du quartier est une réussite comme peut l’attester les nombreux projets menés avec succès tels que les bureaux de SSENSE, le Hub Chabanel, un campus d’affaires pour les entreprises ou l’organisation de plusieurs événements qui rythme la rue comme Chabanel en lumière en février dernier.

SSENSE

© Adrien Williams

Néanmoins pour Stéphanie Cardinal, qui était présente lors de la seconde édition du Circuit Index-Design pour donner une conférence sur la revitalisation du quartier, cette transformation n’est pas terminée. « Les nouvelles entreprises qui s’y installent et l’habitation qui génère une nouvelle vie ainsi que l’arrondissement qui mène à terme le projet de parc sont des gages de satisfaction, mais nous poursuivons notre réflexion sur le développement de la rue, je crois qu’il reste encore énormément de travail à faire », affirme-t-elle.

SSENSE

© Adrien Williams