L’affiche de l'exposition a été réalisée à Montréal par le Studio TagTeam
Une sélection de 80 projets issus des 47 préfectures du Japon, incluant des œuvres d’architectes de renom
Le Japon est un pays géographiquement diversifié : un long archipel s’étirant du nord au sud, dont la majorité des régions se caractérisent par quatre saisons distinctes. En contrepartie de ces bienfaits, le pays est souvent frappé par des catastrophes naturelles telles que des séismes, des éruptions volcaniques, des tsunamis et des typhons. Partout au Japon, on trouve de remarquables bâtiments et des structures qui témoignent d’une grande capacité à s’adapter à un environnement naturel parfois extrême.
Mont Buko
Avec des photographies, des textes et des vidéos, l’exposition présente 80 projets provenant des 47 préfectures du Japon. Sur le plan temporel, l’exposition s’étend de la fin du 19e siècle jusqu’à nos jours. L'objectif est d’examiner comment l'environnement bâti japonais dialogue avec l'environnement naturel, tout en préservant une identité locale.
Zone industrielle de Keihin
© Ken OHYAMA
En adoptant la perspective de l’«environnement bâti», qui met en lumière l’interaction entre l’architecture, le génie civil et le paysage, l’exposition propose une nouvelle façon de lire le territoire japonais. Les commissaires proposent ainsi un guide alternatif du pays qui offre au public une compréhension approfondie de l’histoire, de l’environnement et de la culture japonaise.
Gare d’Onagawa et Yupo’po, conçue par Shigeru Ban
© Ville d’Onagawa
« Cette exposition et les projets qu’elle présente nous offrent de nombreux exemples intéressants qui pourraient nous inspirer, ici au Québec, à repenser notre propre environnement bâti et sa résilience face aux changements climatiques et aux catastrophes naturelles. Nous avons beaucoup à apprendre de l’architecture et des constructions japonaises qui, depuis des milliers d’années, ont évolué de manière réfléchie pour s’adapter et résister aux forces environnementales extrêmes. L’exposition est d’ailleurs présentée en première mondiale en langue française ici même, au Centre de design de l’UQAM. Cela fait partie de notre mandat : accueillir des expositions internationales pour favoriser les échanges culturels », déclare Patrick Evans, directeur du Centre de design de l’UQAM.
Parc Moerenuma, plan conçu par le sculpteur Isamu Noguchi
Certains des projets présentés dans l’exposition sont les réalisations d’architectes et designers reconnus mondialement comme Shigeru Ban (lauréat du Prix Pritzker 2014), Kengo Kuma (connu pour son approche jumelant tradition japonaise et matériaux naturels), Yoshio Taniguchi (qui a travaillé sur le projet du MoMA à New York), Isamu Noguchi (designer et sculpteur renommé pour ses œuvres mêlant art et design), Arata Isozaki (lauréat du Prix Pritzker 2019).
Art Plaza (ancienne bibliothèque préfectorale d’Oita), conçu par Arata Isozaki
© Ryuji Miyamoto
Gare d’Onagawa et Yupo’po, conçue par Shigeru Ban
© Ville d’Onagawa
Scénographie de l’exposition : Un archipel vu à vol d’oiseau
Les 80 projets sont présentés sur des formes rappelant l’origami : pliées, angulaires, parfois proches de volumes cubiques, ces structures en contreplaqué sont délicatement déposées sur le sol de la salle d’exposition principale. Leur agencement évoque une carte stylisée de l’archipel japonais et de ses quatre îles principales : Hokkaido, Honshu, Shikoku et Kyushu. Une série de projections vidéo vient enrichir cette expérience immersive.
Barrage de Hakusui, conçu par l’ingénieur Yasuo Ono
Les commissaires de l’exposition sont Shunsuke Kurakata (professeur associé à l’Université de la Ville d’Osaka), Satoshi Hachima (professeur à l’Institut de Technologie de Chiba) et Kenjiro Hosaka (conservateur au Musée national d’art moderne de Tokyo).
Projet de ponts Honshu-Shikoku
© Takuya Omura
Activités en marge de l’exposition
Une table ronde avec des personnes expertes du Pôle sur la ville résiliente de l’UQAM
Une table ronde sur la résilience de l’environnement bâti, au Québec, tout comme au Japon, est organisée en collaboration avec le Pôle sur la ville résiliente, un groupe de recherche qui rassemble une quarantaine de chercheuses et chercheurs à l’UQAM.
Quand : mercredi 21 janvier 2026, à 14 h
Lieu : Centre de design de l’UQAM
« Un des thèmes principaux de l’exposition est que les bâtiments et les environnements bâtis peuvent être pensés pour mieux résister aux aléas naturels et aux effets des changements climatiques. En ce sens, l’exposition fait écho aux travaux du nouveau Pôle de la ville résiliente de l’UQAM, qui réunit une quarantaine de chercheurs, dont plusieurs professeurs de l’École de design de l’UQAM », souligne Patrick Evans, directeur du Centre de design de l’UQAM.
Exposition de projets étudiants
Quand : Dès le 25 novembre 2025
Le hall du Centre de design de l’UQAM accueillera, à compter du 25 novembre 2025, une exposition inédite consacrée au mouvement métaboliste, un courant phare de l’architecture japonaise des années 1960 et 1970. Cette exposition présente une vingtaine de maquettes en bois illustrant des bâtiments et des pièces emblématiques du Japon d’après-guerre. Ce projet a été mené sous la supervision du professeur Patrick Evans, dans le cadre de l’atelier offert aux personnes étudiantes au baccalauréat en design de l'environnement de l’École de design de l’UQAM.
École élémentaire de Koyaguchi
© Ville de Hashimoto
Né dans le Japon d’après-guerre au début des années 1960, le métabolisme est un mouvement de design et d’architecture qui conçoit l’environnement bâti comme un organisme vivant, en interaction constante avec son milieu naturel et technologique. Profondément tourné vers l’avenir, il puise également dans le passé, en s’inspirant des idées japonaises traditionnelles d’impermanence, de modularité, de collectivité et d’harmonie avec la nature. Ces principes sont ensuite fusionnés avec des concepts contemporains de connectivités et d’innovations matérielles. Les résultats de cette synthèse, à la fois utopique et traditionnelle, furent souvent spectaculaires, parfois démesurés, mais toujours fascinants. Soixante ans après son émergence, son influence demeure majeure — tant sur les designers et architectes japonais que non-japonais — inspirant de nouvelles approches de la croissance organique, des formes collectives et de la haute densité, tout en ouvrant la voie à une réflexion écologique et intégrée sur le bâti.
Usine d’incinération de Naka à Hiroshima, conçue par Yoshio Taniguchi
© Toshiharu Kitajima
Les personnes étudiantes et leur professeur tiendront un séminaire sur le métabolisme ouvert au public chaque mardi à 13 h 30 dans l’espace du Centre de design de l’UQAM durant les mois de novembre et décembre 2025.
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Photo en couverture : Projet de ponts Honshu-Shikoku, © Takuya Omura





