Tour PEKULIARI : paléofuturisme littéralement hors des sentiers battus

Tour PEKULIARI : paléofuturisme littéralement hors des sentiers battus

MU Architecture propose un projet résidentiel incomparable au coeur de l’immensité nordique de l’Outaouais. Complètement isolé, dans le milieu de la faune laurentienne québécoise, il s’agit d’une tour luxueuse de 48 étages et plus de 200 mètres d’altitude. Improbable, elle fait penser à un totem sur lequel la nature aurait repris ses droits. Rencontre avec les deux associés pour éclaircir cette idée étonnante qui fascine.

Croquis conceptuel

Le style paléofuturiste adopté pour le projet reflète à merveille l’approche singulière de MU Architecture. Les architectes Charles Côté et Jean-Sébastien Herr sont allés puiser des inspirations dans des monuments ancestraux érodés par le temps pour proposer un édifice tout droit sorti de l’imaginaire, au design intérieur avant-gardiste.

« Nous aimons conjuguer les époques et étirer l’élastique de l’échelle temporelle en allant chercher des éléments familiers dans d’autres ères et en les ramenant au temps présent avec une touche contemporaine », affirme Charles Côté en entrevue avec Index-Design.

L’extravagant PEKULIARI représente parfaitement le type de projet où MU Architecture s’exprime le mieux, à l’extérieur des tendances et des convenances. En combinant un projet résidentiel haut de gamme, créneau pour lequel la firme est reconnue, avec une architecture déstabilisante et fascinante, ils ont conçu une pièce unique. Réalisation pour laquelle Charles Côté et Jean-Sébastien Herr sont évidemment très fiers puisque ce projet imaginé ici prendra également forme ici et fera rayonner le Québec à l’échelle internationale.

« Pour PEKULIARI nous nous sommes inspirés de structures très anciennes que l’on retrouvait chez les Maya, les Aztèques. Il faut savoir cependant qu’il n’existe pratiquement aucune référence dans le monde pour ce type de projet architectural. Réaliser une tour purement résidentielle de cette envergure en plein milieu de la nature représente une première mondiale », déclare Jean-Sébastien Herr qui mentionne la tour Bestseller au Danemark qui se rapproche peut-être le plus du projet.

Malgré qu’il évoque des temps anciens, il serait impossible de réaliser PEKULIARI, à l’image de la nature dont les formes sont particulièrement complexes, sans les dernières technologies de l’architecture paramétrique. « La conception paramétrique donne une lecture différente et une touche d’étrangeté au bâtiment. Elle nous livre un différent type d’objet », précise Charles Côté.

C’est cette technologie qui a permis de donner un aspect à la fois minéral et végétal à l’édifice. Grâce aux formes travaillées dans la structure, PEKULIARI évoque les nervures des feuilles et les alvéoles d’une ruche d’abeilles. Il en résulte un bâtiment à l’aspect moins choquant pour l’environnement naturel qu’une simple tour de verre lisse et brillante. L’apparence organique du projet a pour objet de l’insérer plus naturellement dans son décor boréal.

Un gratte-ciel au fond des bois

Composée d’une enveloppe cristalline de trois types de verre aux multiples tonalités, d’un exosquelette en cellules irrégulières de béton préfabriqué, ainsi que de panneaux de pierres naturelles, la tour possède une apparence sculpturale unique.

La tour fenestrée sur tous les côtés, offre des vues sur 360° aux occupants, pour une expérience immersive en nature. Le vitrage étant photovoltaïque, il est possible de penser que les architectes ont fait appel au biomimétisme afin de reproduire le génie de la photosynthèse sur cette oeuvre à l’aspect organique.

Pour protéger l’environnement autant qu’il sera possible d’en bénéficier, le projet prévoit diverses mesures afin d’en limiter l’empreinte écologique. Le site de près de 140 hectares environnant le projet sera déclaré réserve naturelle privée avec l’accord du ministère de l’Environnement et la construction de routes sera limitée au minimum.

Charles Côté commente : « L’idée de développement écologique est quelque chose qui ne fonctionne pas, considérant l’étalement des constructions et des routes qui représentent autant d’obstacles pour la circulation des animaux. PEKULIARI, en revanche, concentre les habitants sur un seul lot érigé en hauteur. Ce concept évite l’étalement au sol et limite les ravages des habitats naturels. »

Visant le zéro déchet, le projet compte traiter au maximum ses rejets telles les eaux grises in situ de manière écologique. En plus des vitrages solaires, d’autres énergies propres sont considérées afin de permettre l’autosuffisance du site. À l’étape de la construction, les architectes souhaitent même utiliser un béton aussi écologique que possible.

La nouvelle expérience de villégiature immersive en forêt

L’entrée du bâtiment prend l’apparence d’un grand hall aux lignes futuristes et élégantes où sont reproduits les sons et les odeurs de la forêt environnante. Partiellement ombragé par de grands arbres, le toit en verre filtre la lumière naturelle dans cet espace de trois étages, pour une ambiance apaisante. L’entrée du stationnement étant dissimulée dans les bois, les lieux sont complètement enveloppés par la nature sans les inconvénients de pollution visuelle par la route ou les voitures.

Le projet d’une superficie de 326 000 pi2 comporte 50 unités de luxe complètement domotisées, d’une grandeur variant entre 4000 et 8000 pi2. La majorité des unités s’étalent sur des étages complets. Chacune offre 4 à 5 suites complètes, 2 foyers, 2 salons, des celliers personnalisés et d’immenses balcons ceinturant chaque étage sur plus de 180 degrés.

La tour a tout d’un site de villégiature complet avec un skybar, une boutique de sport, un spa, une piscine en hauteur, une salle d’entraînement, des espaces bureaux et des salles de conférence. Une grande salle de réception avec vue sur le lac s’étire en bar, puis en salon à cigare.

À l’image d’un toit vert, le hangar pour hélicoptères qui fait partie du projet, supporte une grande serre alimentant les lieux en produits frais en plus de l’épicerie à même la tour. En plus d’abriter le stationnement, le sous-sol comprend également une immense cave à vin, des salles de divertissement et une salle de tir intérieure. 

Le début de la construction est projeté en 2022.

Crédits photos : MU Architecture